Piégé par son classement du MAK et de Rachad comme organisations terroristes : Que sera l’attitude du pouvoir avec l’extérieur?
Le haut conseil de sécurité, constitutionnellement instance consultative, a pris la décision de classer le mouvement Rachad et le MAK comme mouvements terroristes.
Cette décision a surpris plus d’un même si le discours officiel et les manipulations médiatiques des derniers jours plaidaient pour l’arrivée à cette issue.
Dès lors que l’annonce est faite, des analystes se demandent déjà si le pouvoir ne s’est pas mis dans une situation très délicate vis-à-vis des gouvernements occidentaux, notamment français. Ces derniers abritent la majorité des cadres dirigeants et une bonne partie de la base militante de ces deux mouvements et, démocratie et liberté obligent, il est évident qu’ils ne se laisseront pas rouler dans la farine du régime Algérien.
L’accusation de terrorisme brandie avec grande légèreté par le pouvoir politique d’Alger, pressé de se trouver une issue de secours, est , de l’avis des observateurs, trop indigeste pour être mâchée outre méditerranée. D’où l’interrogation sur le devenir des relations entre le régime algérien et ces pays démocratiques.
Le pouvoir Algérien qui souffre énormément du rejet populaire massif à l’intérieur va-t-il s’offrir le luxe d’élever la voix face à ces gouvernements qui deviennent , conformément à ce qu’induit l’annonce du HCS , »des bases arrières du terrorisme » ? Ou va-t-il juste se limiter à faire de cette accusation un faire-valoir pour justifier la terrible répression qu’il compte diriger contre la population qui reste déterminée à continuer sa révolution pacifique jusqu’au changement radical du régime ? Que sera l’attitude de la France officielle avec ces organisations? Une chose est sûre : cette annonce impactera sérieusement les relations entre Alger et l’extérieur d’un coté, et entre les officiels occidentaux et la diaspora Algérienne d’autre part.
Arezki Lounis