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Pouvoir algérien : Frayeur et déchéance

Surpris, pour ne pas dire assommé, par la reprise des actions de la rue après le confinement dû à la pandémie COVID-19, le pouvoir algérien verse dans une réaction des plus acharnées et surtout des plus irréfléchies.

Il a choisi d’opter pour une violence inouïe face au pacifisme exemplaire du peuple algérien qui a épaté le monde entier.

Répression sauvage des manifestations, harcèlements judiciaires, propagande de bas étage…etc.
Rien n’est épargné pour semer la peur et tenter de mener le mouvement vers le désordre et le chaos.

Le pouvoir du fait accompli s’entête à réfuter la réalité de sa fin et de ses limites à tous les niveaux de gouvernance.

Sa machine répressive, qui demeure sa seule prouesse, tire sur tout ce qui bouge et dans tous les sens afin de forcer le destin de ce pays et de faire passer cette autre étape du processus de sa reconduction et de sa stabilisation qu’est le simulacre électoral du 12 juin prochain.

Mais il a oublié qu’il est une tumeur à un stade avancé, donc le seul remède ne peut être que l’éradication totale.

Lâché et dénoncé par l’ONU à travers son haut commissariat aux droits de l’homme, le régime se sent de plus en plus isolé sur le plan international, et du coup il improvise la liquidation des témoins gênants pour mener sa répression en catimini (5 journalistes ont été arrêtés lors de la marche du mardi 11 mai à Alger).

Au niveau de la gouvernance et de la gestion des affaires courantes, le gouvernement ne cesse d’étaler sa médiocrité à travers de multiples scandales dans sa manière de communiquer et dans sa façon de gérer.

Une gabegie totale règne au sein des institutions de l’État.
Une situation de non-État et de dangereux tiraillements claniques est de plus en plus apparente, notamment dans l’absence de signatures et de paraphes sur des communiqués officiels.

Qui décide de quoi et qui assume quoi ?

Au niveau socioéconomique, tous les signes du tableau de bord sont au rouge.
L’État ne maîtrise même pas les prix des produits de première nécessité.

Cet état des lieux des plus lamentables est une preuve tangible que la continuité de ce régime ne peut être qu’un danger pour la survie de la nation.

Voici un constat qui justifie suffisamment le devoir d’intensifier les actions pacifiques pour sauver le pays d’une réelle dislocation.

Ceux qui, par souci de maintenir leurs strapontins à travers le statu quo, ne cessent de crier sur tous les toits qu’il faut donner du temps à ce pouvoir pour éviter l’effondrement de l’État, doivent savoir que la chute du régime ne signifie pas l’écroulement de l’État.

Bien au contraire, à travers le Hirak il s’agit de garantir la continuité de l’État en dehors d’un système finissant et gangrené par l’ingérence de la police politique et de la junte militaire dans la gestion des affaires de la cité qui doit être d’essence civile et politique.

Que faire du côté de la révolution populaire ?

Il est primordial de s’armer de lucidité, de maturité politique et de pragmatisme pour savoir faire face aux stratagèmes de la contre-révolution qui visent à détourner le débat national de l’essentiel.

La réaction à la répression et la solidarité avec les détenus d’opinion sont importantes mais elles ne doivent pas nous distraire et nous faire oublier le véritable combat qui demeure celui de la recherche des voies et des moyens qui seraient à même d’accentuer la pression de la rue sur le pouvoir illégitime afin de renverser définitivement le rapport de force en faveur de la rue et contraindre le régime à négocier son départ.

Ce dernier est sérieusement affaibli et du coup il est temps de l’achever sans complaisance.
Ne ratons pas cette opportunité historique en versant dans la diversion et la division.

Sur le plan de l’alternative politique, le consensus est presque dégagé autour d’un processus constituant et même sur les mécanismes transitionnels à adopter pour passer à un État de droit.
Il suffit de savoir formaliser ce projet dans un large compromis démocratique.

La classe politique et la société civile qui ont accompagné le Hirak et surtout qui ont été acceptés et adoptés par la rue doivent élargir la concertation et faire profiter la révolution de ce potentiel de crédibilité et de légitimité populaire.

La démarche des forces du PAD qui a fait du chemin, et dans la culture du compromis et dans la production d’une plate-forme politique, peut faire office de lieu de consensus pour gagner du temps.

Le projet politique du Hirak est la priorité pour pouvoir accéder à une compétition politique normale et impartiale où tous les projets idéologiques auraient les mêmes chances dans une véritable alternance.

À mon humble avis, c’est dans ce seul climat politique que la refondation de l’État pourrait se concrétiser.

Moussa Nait Amara

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