Il est des lumières que l’on voit même si on est aveugle. Celle d’hier qui a jailli dans toutes les rues Algériennes en fait partie. C’est celle de la liberté et de la victoire finale qui se profilent .
La grande mobilisation populaire de ce 116e vendredi est un signe fort que le rapport de force a basculé en faveur du peuple Algérien en lutte pacifique et déterminée contre un régime tyrannique, liberticide et antinational.
La grande campagne de stigmatisation du Hirak qui a mobilisé tous les moyens médiatiques de l’Etat et la totalité des réseaux actifs et dormants du régime a eu l’effet inverse du but recherché. Des centaines de milliers de manifestants sont sortis en plein carême réclamer l’indépendance, la liberté, la démocratie et la justice. Ils ont crié haut et fort leur refus de la feuille de route mise en application par un pouvoir illégitime, hautain, sclérosé et illégal. Tous et toutes, d’une seule voix, ont exprimé la volonté d’aller vers une phase de transition démocratique constituante.
La présence des citoyens avec leurs bébés dans les marches, le retour significatif des femmes aux carrés de la protestation, la résistance de l’étudiante Imili Abdelli à l’arbitraire dans un commissariat de police, la marche des vieux et des moins jeunes depuis les Trois horloges de Bab El oued jusqu’à Belouizdad, sur un trajet de près de 7 KM et en plein carême, sont des signes probants que ce peuple va inexorablement vers le recouvrement de sa souveraineté spoliée 60 ans durant.
Des sources affirment que les conclusions des rapports des Renseignements Généraux posés dernièrement sur les bureaux des décideurs sont sans appel : Toutes les manipulations médiatiques et les campagnes d’intimidations, de menaces et de repressions engagées jusque-là contre les Hirakistes n’ont eu aucun effet sur la détermination populaire des premiers jours du Hirak, et le taux d’abstention aux législatives prochaines sera des plus élevés. Lesdits rapports prédisent une montée imminente de la protestation politique, interconnectée à un mouvement social rendu inévitable par la dégringolade du pouvoir d’achat, la perte massive des postes d’emploi et l’inefficacité des solutions proposées.
Ces données que se filent les offices du sérail expliquent en grande partie la folie, la pagaille et la panique générale qui se sont saisi des décideurs. Ils ne savent plus vers quel saint se tourner : Ceux des zaouias sont en disgrâce et n’opèrent plus sur une jeunesse branchée ailleurs, et les acteurs traditionnels qui vendaient la came officielle sont excommuniés.
Les décideurs savent au fond d’eux-mêmes que l’horloge de l’Histoire a sonné et que leur ère est finie. Les menaces multiples proférées à l’encontre des activistes et des acteurs politiques de l’opposition ayant gagné leur légitimité populaire au prix d’un engagement sans faille dans le sens de l’histoire, ne sont dans les faits que des cartouches mouillées et un baroud d’horreur qui ne seront d’aucune utilité face au verdict du destin national.
Ce basculement du rapport de force en faveur du peuple acte l’arrivée de cette deuxième révolution libératrice à une autre phase : La première ayant commencé le 16 février 2019 à Kherrata, la deuxième prendra élan, aujourd’hui 08 mai, à… Kherrata.
Chabane Bouali