59 ans après l’indépendance du territoire, le peuple algérien revendique toujours son indépendance à travers toutes les rues des villes algériennes.
« El Istisqlal », l’un des slogans phares du Hirak, est scandé avec une puissance qui démontre que le peuple n’a pas encore le sentiment d’être libre dans son pays après sa délivrance du joug de la colonisation.
La similitude entre les images des arrestations des militants pacifiques dans l’Algérie indépendante et celles des interpellations des militants nationalistes à l’ère du colonialisme confirme que la liberté reste encore à conquérir.
Effectivement, à l’aube de l’indépendance, l’armée des frontières qui n’a tiré aucune balle contre l’armée coloniale a perpétré un putsch contre le GPRA, brisant ainsi le rêve de la naissance d’une Algérie démocratique.
Et depuis, la junte militaire s’est érigé en tuteur du peuple algérien.
La revendication d’un État civil et non militaire portée ouvertement par les Algériens depuis février 2019 est une autre preuve de cette volonté de parachever l’indépendance nationale à travers le bannissement des pratiques militaristes qui rappellent l’époque coloniale.
Il est temps que cette poignée de généraux s’éclipse de la scène politique.
Il est temps que cesse cette prise en otage d’une institution dont la vocation est de protéger le peuple et non de museler sa liberté et sa créativité vitale pour l’épanouissement politique et économique de notre pays.
Le passage vers un État civil inscrira l’Algérie sur la voie de la liberté et de l’ouverture, et ce sursaut n’est possible que par la consécration de la souveraineté populaire à travers un processus constituant.
La transition démocratique revendiquée par la conscience populaire demeure le mécanisme le plus adéquat pour parachever cette indépendance reportée à plusieurs reprises.
Moussa Nait Amara