Le secrétariat national du RCD appelle à bannir le replâtrage dans le traitement de la situation sociale que ne cesse de se dégrader. « La dégradation du climat social et économique nécessite plus que des mesures de replâtrage en attendant la présidentielle de 2019 », affirme la direction du RCD à l’occasion de sa première réunion après la réussite de son 5ème congrès.
Réuni vendredi dernier à Alger, le secrétariat national du parti estime que « cette politique de statu quo qui vise à préserver les privilèges de la clientèle, conjuguée à la planche à billets, la restriction administrative des importations et le chômage massif des jeunes signent le caractère fantaisiste des objectifs déclarés de la loi de finances 2018 ».
« Le RCD a déjà mis en garde contre cette fuite en avant », précise la même source. Dans son analyse de la situation sociale actuelle, le parti relève, encore une fois, « l’incapacité manifeste du gouvernement à prendre en compte la multitude de revendications et de mouvements sociaux qui touchent la majorité des secteurs ».
« Les mouvements des enseignants, des médecins-résidants ou des retraités de l’Armée ne trouvent comme réponses que des dispositifs policiers et une instrumentalisation éhontée de la justice pour empêcher l’expression pacifique de leurs revendications dans les espaces publics », déplore le secrétariat national du RCD.
Et d’ajouter : « Il a fallu le déclenchement des manifestations des élèves pour que le tête-à-tête entre les syndicats des enseignants et le ministère de tutelle soit rompu par l’intervention de la présidence de la République. Dans cette affaire qui a duré près de deux mois et dans d’autres, le Premier ministre s’est muré dans un silence ».
Selon le SN du RCD, les signes de l’isolement du premier ministre, Ahmed Ouyahia, se multiplient. Le plus édifiant est l’affaire des usines de montage automobile. « La réponse à la volonté du Premier ministre de restreindre le nombre d’opérateurs dans le domaine automobile à moins de 10 est symptomatique de sa mise à l’écart des centres de décisions. Une quarantaine de marques est sur le point d’être agrées dans une sorte d’opération de « tawzi3 el arbah » (partage des bénéficies chère à la défunte gestion socialiste des entreprises (GSE) », lit-on encore dans le communiqué du RCD.
Rappelant que le parti a toujours appelé au dialogue dans la résolution des conflits, le secrétariat national relève notamment la peur des pouvoirs publics et la fragilité de la paix sociale. « La négociation suppose des parties à égalité et non des cérémonies médiatiques pour avaliser des décisions prises ailleurs comme dans les rituels des tripartites », ajoute la même source.
Sur le plan organique, le secrétariat national « enregistre avec une satisfaction certaine la nature et la qualité des débats lors de nos dernières assises ». « Il note et salue la grande maturité du collectif du Rassemblement lors des débats sur le programme, les orientations et les symboles du parti. Les délégués à ce congrès ont démontré que le patriotisme du parti est inséparable de la liberté, de la démocratie et du droit à la différence dans l’approche et les postures tactiques ; étant entendu que le ciment de l’organisation est notre programme politique », ajoute-t-on dans le même communiqué.
Dans ce sens, le secrétariat national met l’accent sur la mise en conformité des structures de base et la concrétisation des instances dédiées introduites dans les nouveaux statuts. « Il prend acte des activités préparatoires aux assises des Jeunes Progressistes et des Femmes Progressistes tout en chargeant les membres du SN pour la mise en œuvre des autres démembrements prévus par les statuts », souligne-t-on dans le même communiqué.
Massinissa Ikhlef