Décidément, pour le chef de l’État désigné et illégitime, le journaliste est tout sauf un journaliste.
Du Khabardji s’agissant de Khaled Drareni au pyromane concernant Rabah Karèche, tout est permis pour justifier l’emprisonnement des journalistes et surtout pour influencer la justice sur des dossiers non clôturés.
Cette attitude du premier homme de la façade du pouvoir de fait renseigne sur la situation de la liberté d’expression dans notre pays et sur le sort réservé par « la nouvelle Algérie » aux journalistes et à la presse.
Que ce mépris envers les professionnels de la presse vienne de Tebboune, c’est tout à fait dans l’ordre des choses, mais que deux journalistes / écrivains sirotent un café au palais d’El Mouradia au moment où l’accusation de pyromane, à l’encontre d’un journaliste qui n’a fait que son travail, sort de la bouche de Tebboune, là il y a un sérieux problème au niveau de la corporation et de l’élite aussi.
Analyste subjectif et défaitiste du Hirak, K.Daoud prend la casquette du journaliste objectif pour Interviewer un chef de l’État qui se substitue au juge afin de bien ouvrir les portes de la prison et museler encore plus la presse en particulier et la liberté d’expression en général.
Dans un climat politique marqué par une répression digne de l’époque coloniale et une fermeture hermétique du champ politique et médiatique, certains intellectuels, au lieu d’assumer leur rôle historique d’accompagnateurs du mouvement populaire pacifique, trouvent le luxe de stigmatiser la société, de donner les plus mauvaises notes au peuple dans le module de la démocratie et surtout de verser dans une diversion idéologique improductive.
Quant aux journalistes des médias des « égouts », comme les surnomme le génie populaire, ils sont dans une course à la mangeoire, à travers l’ANSEJ politique du 12 juin.
À défaut d’un syndicat fort, ils vont former un groupe parlementaire pour mieux s’auto-censurer à main levée.
Doit-on chercher un autre sens à l’élite ?
Le poète Tadjadit, Khalti Baya à Alger et l’anonyme connu sous le surnom Ou3azi à Béjaïa assument admirablement leur rôle au sein de la révolution citoyenne.
L’engagement pour un changement radical relève d’une conscience politique qui n’est pas directement proportionnelle au degré d’instruction.
Heureusement que l’élite populaire est majoritairement impliquée.
Moussa Nait Amara